Les salaires catégoriels dans les différentes branches professionnelles du secteur privé sont revalorisés ainsi qu’il suit : 8% de la 1ère à la 3ème catégorie ; 5% de la 4ème à la 8ème catégorie, agents de maitrise, techniciens assimilés, cadres, ingénieurs et assimilés. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.Lisez Mediapart en illimité sur ordinateur, mobile et tablette.En poursuivant votre navigation sur Mediapart, vous acceptez l’utilisation de cookies contribuant à la réalisation de statistiques et la proposition de contenus et services ciblés sur d'autres sites. Sur les 27 ans qui vont de 1990 à 2016, les chiffres sont sans appel : en moyenne annuelle sur cette période, au Togo l'Etat dispose de 16 % du PIBLa conclusion s'impose : d'une part, le Mali n'a pas les mêmes moyens que certains de ses voisins chez lesquels les fonctionnaires sont mieux payés ; d'autre part, chaque pays a une histoire plus ou moins favorable à ce que les fonctionnaires aient des rémunérations relativement élevées, et celle du Mali n'y est pas spécialement favorable. Là est en tous cas le risque mortel pour la société de l'effondrement de l'autorité morale et de la respectabilité professionnelle de la justice.Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. La différence avec le salaire moyen en France est de 95%. Or au Mali il apparait que près de deux tiers des personnes enquêtées (63,2%) en 2016 pensent que la corruption est très élevée (et cette proportion atteint 75 % à BamakoMais si, alors que le législateur a fait son travail, l'exécutif n'est pas capable de transmettre les dossiers à la justice, ou si la justice ne traite pas les dossiers transmis, ou si les jugements ne sont pas exécutés, ou encore si– sous les menaces d'un groupe de ses propre agents– l'exécutif se montre incapable de faire fonctionner l'organe de lutte contre l'enrichissement illicite dont la création a été décidée, alors la société est dans une situation dramatique. à la lutte contre la pauvreté ?Deux points seront abordés ci-dessous : i) quelle est la validité de la comparaison entre les salaires maliens et ceux des pays voisins ? On se souvient par exemple qu'on a recruté en masse des instituteurs non qualifiés sous le régime de Moussa Traore, et qu'on n'a pas cessé depuis.La fixation des rémunérations et la détermination des niveaux de vie sont des éléments décisifs de la paix sociale, probablement plus importants que tout. En effet, au cours des décennies, la tendance de l'Etat (c'est-à-dire de ses dirigeants politiques, de ses cadres supérieurs, de ses syndicats,…) a souvent été de favoriser la redistribution en embauchant beaucoup de petites salaires ou d'agents mal formés, plutôt que de bâtir une administration peu nombreuse, très compétente, très efficace, incorruptible et bien payée. On ne peut plus en effet écarter l'hypothèse que ce à quoi nous assistons corresponde à une réaction sociale inévitable : si, du fait de la corruption de la justice, on est dans l'extra-judiciaire même lorsqu'on s'adresse au juge, alors la rémunération du juge est en concurrence avec celle de l'homme de main ; c'est à celui qui fera le travail pour le prix le plus abordable qu'on s'adressera ; et l'on sait qu'à ce jeu la justice corrompue est trop chère par rapport au crime organisé. Mais cette proportion est très variable d'un groupe socio-économique à l'autre : alors qu'elle est de 45 à 47 % dans les groupes agricoles, il faut se rendre à l'évidence qu'elle ne dépasse pas 7,6 % dans le groupe des salariés du secteur publicQu'on le veuille ou non, la lutte contre la pauvreté ne peut pas négliger cette caractéristique de la situation sociale : l'incidence de la pauvreté est bien plus considérable chez les ruraux que chez les salariés, et notamment chez les salariés du public.En second lieu, on voudrait voir comment ont évolué les rémunérations des agents de l'Etat par rapport à la richesse nationale. Sur notre site tous les livres de pdf sont gratuits et téléchargeables. En particulier on pourrait se demander s'il résulte d'un acquiescement de la hiérarchie ou d'une pression de la base.Plus généralement, dans la perspective d'équilibre social qu'on a évoquée plus haut, la question est de savoir si la société accepte de payer entre 14 et 23 fois le PIB par tête aux magistrats parce qu'elle attend, pour ce prix, de voir la justice s'exercer dans d'acceptables conditions d'équité, d'honnêteté, d'incorruptibilité, ou si la justice est aux mains d'un groupe de pression qui cherche d'abord à tirer le maximum d'un Etat moribond avant de se retourner vers les plaignants pour les mettre à contribution eux aussi sans pudeur ni scrupule.Dans une démocratie, le législateur et l'exécutif ne devraient pas pouvoir éviter longtemps de tenir compte des opinions recueillies dans la population sur ce sujet. Ainsi, la moyenne des taux de croissance annuels du produit national brut par tête en parité de pouvoir d'achat est de 2,9 % au Ghana, de 2,8 % au Tchad, et de 2,6 % au Burkina Faso, elle n'est que de 1,7 % au Mali, de 0,8 % au Sénégal. Mais la revalorisation uniforme en fonction de l'élévation du niveau de vie général du pays a pris du retard.L'autre élément à considérer pour préciser la rémunération des agents de l'Etat est évidemment la grille indiciaire et les primes qui peuvent compléter le salaire de base.

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