Le doute plane. Assis sur un fauteuil au velours rouge fané, le comte, costume et pochette de soie, fulmine en silence. Et autant pour la restauration. Rencontre avec Alexandre de Vogüé, propriétaire avec ses deux frères, Jean-Charles et Ascanio, du Château de Vaux-le-Vicomte. Qu'est-ce qui compte en fin de compte Ce qui compte surtout c'est nous. Le comte : « Je suis d’une tradition paternaliste, voilà tout. On ne veut pas faire entrer le loup dans la bergerie.
Naissance d’un mythe. Mon épouse dira que je suis encore très présent. Depuis six ans, le comte a dû passer la main à ses fils. Cela nous a permis de réparer les dégâts. Le château est sauvé des oubliettes de l’histoire par la famille de Praslin, puis par Alfred Sommier, fortune industrielle du sucre, qui le rachète aux enchères en 1875. On les a très vite envoyés au pensionnat. Une satisfaction qui compense les regrets. Il veut que les fontaines jaillissent, que le feu d’artifice éblouisse, que le repas dans la grande salle dallée soit un délice. Famille. Columbine est collectif d’artistes composé de 7 membres (Yro, foda C, ChamanBeats, Sacha, Lujipeka, Mescudi et Chaps) qui se sont mis au rap et ont réalisé un clip intitulé Vicomte (en référence à la marque Vicomte A), premier single de Charles, alias Yro.Cette bande de jeunes bourgeois reprend les clichés du rap : belle voiture, gros bateaux et belle maison (mais pas de jolies filles).
Elle confie : « Pas facile de vivre avec des bébés dans un château de cette taille.
Mais quand j’organise un dîner, c’est la croix et la bannière pour les faire venir. Eva Longoria et Tony Parker ont scellé leur amour en ces lieux.
» précise Patrice de Vogüé. En pleine gloire, il se lance dans les travaux.
Pour mieux revenir au bercail en 2012 avec, en bagage, une expérience professionnelle, l’un dans l’événementiel, l’autre comme guide de montagne. Charles-Victor Prévost d'Arlincourt, appelé Vicomte d'Arlincourt, né à Magny-les-Hameaux, au château de Mérantais, le 26 septembre 1788 [1] et mort à Paris le 22 janvier 1856 [2], est un romancier, poète et auteur dramatique français. Il fonce avec impertinence.Il est obsédé par l’argent et veut faire son propre business. Le troisième, parti de chez Nike, les rejoint trois ans plus tard. « Dévorante », dixit la comtesse.
Tout au long de l’année, des rendez-vous pour petits et grands évoquent l’Histoire, convoquent le décorum : soirées aux chandelles, chasse aux œufs de Pâques, journée Grand Siècle. « Au moment des inondations de 2016, on a été les premiers surpris : on a réuni 100 000 euros en trois semaines, grâce au public. »Objectif en 2020 : récolter 6 millions d’euros, pour pérenniser le domaine. Quand on aime, on ne compte pas. Les arrivées en hélico du gotha, pour faire la fiesta, se font aussi dans la discrétion. Tous droits réservés.
Mais toute une histoire. Laurent Vicomte s’est éteint, dimanche, à l’âge de 64 ans. On se voyait en marge, on était les enfants terribles du lycée »« À travers le collectif, on veut promouvoir des individualités, des talents. Voltaire : « Le 17 août, à 6 heures du soir, Fouquet était le roi de France, à 2 heures du matin, il n’était plus rien. » Les nobles refluent, mais les visiteurs affluent. En 2018, ce sont les maîtres qui y habitent. « N’écrivez pas que mes fils sont les propriétaires du château ! Les lits à baldaquin, les tapisseries et les tableaux recréent l’apparat du temps de Fouquet.
Dur, dur d’être un châtelain. « On veut tout sauf une impression de château dans le formol. » Alexandre nous glisse : « Mon père avait un management hiérarchisé ; ses employés avaient le doigt sur la couture du pantalon. L’eau est coupée. » Exit l’image d’Epinal du châtelain chassant sur ses terres, cultivant l’entre-soi, le coude sur la cheminée ?
une cinquantaine de kilomètres de Paris, Vaux-le-Vicomte promet une déconnexion Grand Siècle. La fête est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et provoque la colère du monarque.Les gens croient que posséder un château suppose d’être riche. Un succès au-delà de ses espérances.
Six invités sur 400 répondent présent. Les domestiques y logent près des cuisines.
Juste après la photo. « Mes amies m’envient ce décor de rêve. En août 1914, la guerre éclate en Europe et le Hoggar est menacé.
La plus grande propriété privée de France classée monument historique, ce n’est pas rien. » Fin de l’histoire. Mai 68 se prépare, festoyer dans un château n’est pas dans l’air du temps. » Il concède les efforts que madame a dû faire, les enfants à élever, la vie loin de Paris.
« Ne nous appelez surtout pas ainsi, je déteste ça ! Chacun sur terre Se fout, se fout, Des petites misères De son voisin du dessous. Ils réalisent ainsi un premier clip, Charles-Vicomte, en août 2014, qui met en scène un personnage satirique de rappeur bourgeois interprété par Yro [3]. Autre opération commando ? Les restaurations sont le nerf de la guerre. Montant de la facture ? Les trois fils sourient, rodés aux réflexions de leur père. La popularité de cet écrivain, surnommé « le Prince des romantiques » avant de tomber peu à peu dans l'oubli, rivalisa au début des années 1820 avec celle de Victor Hugo. « Depuis que nous gérons le domaine, on a stoppé les chantiers pharaoniques et on s’est serré la ceinture pour les dépenses et les salaires. » Ni une ni deux, assistantes, attachées de presse s’éloignent un peu.
» Au fil du temps, les meubles contemporains cèdent du terrain au mobilier XVIIe, chinés dans les brocantes ou les ventes aux enchères. Charles-Victor Prévost d'Arlincourt (1789-1856) appelé Vicomte d'Arlincourt, né à Magny-les-Hameaux, au château de Mérantais, le 26 septembre 1788 et mort à Paris le 22 janvier 1856, est un romancier, poète et auteur dramatique français. Entre un toit qui s’éventre, un plafond qui se fissure, une installation de chauffage qui rend l’âme, c’est un parcours du combattant.
La noblesse reste.
Patrice de Vogüé avoue y avoir englouti quelques œuvres d’art et pas mal de deniers. Aujourd'hui, il a passé la main à ses trois fils, Alexandre, Ascanio et Jean-Charles qui, à leur tour, œuvrent à ce que que Vaux le Vicomte retrouve la place qu'il mérite dans le patrimoine français. Ils sont bien nés mais refusent l’appellation d’« aristos ». Les temps changent. « Ils ont pris le relais, comme vous dites.